Photoworks
Gallery Catherina Mayeur, Brussels
15 January - 1 March 1992
Press release Circonscrire un volume, éprouver un espace, et ce par la confrontation á la bidimensionalité, c'est le défi que propose le sculpteur; et par ailleurs, lorsque ses oeuvres se déploient et s'emparent physiquement du lieu, elles en donnent la lumière ou se font pur reflet. Toujours, pourtant, sans souci apparent de questionner un médium (éventuellement, il pourrait s'agir d'interroger l'un par l'autre, de mettre en exergue leurs relations), la matière ne pouvant être que brute. Tout autant du sujet. La frondaison des arbres s'inscrit dans le même cadre que le vol désarticulé de moustiques aveuglés par une lumière vive braquée dans une pièce artificiellement obscure. Dans chaque oeuvre, l'artiste dit de l'espace la profondeur ou l'étendue. Il ne retient de la forêt -qui plus est se voit présentée en frise et sans distintion de plans- qu'une étrange masse qui flotte à mi-hauteur des troncs. La danse frénétique des insectes, pas l'inscription de sa propre durée, définit un espace aléatoire. Le volume éclatera tout à fait par l'envol provoqué d'étour - neaux, effrayés par le choc asséné au tronc -au socle- de l'arbre-sphère oû ils étaient logés. C'est finalement, et depuis toujours, l'espace indéterminé, même si régenté par des limites précises, qui préoccupe Egied Simons. Celui d'une pièce, que l'on reconstruit á partir des données de base, clairement définies - les surfaces du sol et du plafond. Il n'en est pas pour autant donné, mais il enveloppe. Ou celui tellement vide, sans fond, d'un garage -on finit par s'en apercevoir-, tellement vaste qu'on y rentre, on y rentre alors qu'à chaque fois on bute sur l'écran plat de la photographie. On voudrait, tout comme Egied Simons, oublier cette surface si plane qu'elle s'en confond avec le mur, mais sans elle nous risquerions de nous perdre, á moins que déjà.... J'aime ce paradoxe du heurt avec une non-finitude. Que peut-il y avoir d'autre? Ou plutôt qu'aimerions-nous chercher d'autre?